Construire en terre crue
Briques de terre comprimée BONUS #1 — Extraction
Retour sur une étape primordiale de la construction en briques de terre comprimée (BTC) de ce chantier : l’extraction de la terre. Cette terre est extraite à 17 kilomètres du lieu de production des BTC. Considérant la terre comme une ressource naturelle à haut potentiel, le fabricant a fait appel à une carrière spécialisée en granulats concassés pour la production de béton de ciment qui n’exploite pas la couche de terre située en surface sous la terre végétale. Afin d’assurer l’homogénéité de la terre qu’il utilise, Etienne Gay (Briques Technic Concept), fabriquant des BTC, mélange les terres livrées par camion et contrôle la qualité des terres livrées et des mélanges obtenus. Cette terre doit contenir une proportion équilibrée de petits graviers, de sables, de limons et d'argiles. Sa particularité réside dans sa faible teneur en argile. En effet, si la terre est trop argileuse, elle fissure au séchage, il est alors recommandé d’ajouter du sable afin de limiter le retrait. Dans le cas du chantier du centre culturel de Cornebarrieu, le fabricant a fait le choix d’ajouter de la chaux hydraulique pour augmenter la résistance mécanique et à l’eau des briques.
Briques de terre comprimée BONUS #2 — Tamisage
Zoom sur la première étape de transformation de la terre en briques de terre comprimée (BTC) du chantier du centre culturel de Cornebarrieu : le tamisage de la terre. Le moule utilisé dans la technique BTC limite la taille des plus gros grains exploitables, car des cailloux ou de gros graviers empêcheraient une compression homogène du bloc. La terre à BTC doit contenir une proportion équilibrée de petits graviers, de sables, de limons et d'argiles. Ainsi, la première étape consiste à obtenir un matériau pulvérulent, humide et homogène. En fonction des caractéristiques physiques du matériau d’origine, la terre peut suivre diverses étapes de broyage, tamisage et malaxage. Ici, le fabriquant des BTC du chantier du pôle culturel de Cornebarrieu passe la terre extraite à quelques kilomètres du lieu de production au tamis afin de recueillir une terre fine propre aux BTC. Elle sera ensuite malaxée avec de la chaux et de l’eau, à découvrir dans la vidéo bonus #3.
Briques de terre comprimée BONUS #3 - Mélange terre, chaux, eau
Le processus de transformation de la terre en briques de terre comprimée (BTC) du chantier du centre culturel de Cornebarrieu continue avec une dernière étape avant la compression : l’ajout d’eau et de chaux. La terre à BTC préalablement tamisée (voir bonus #2) est maintenant malaxée afin d’obtenir une terre fine et homogène comme une poudre. Elle contient une proportion équilibrée de petits graviers, de sables, de limons et d'argiles. Si la terre est trop argileuse, elle fissure au séchage, il est alors recommandé d’ajouter du sable afin de limiter le retrait. Dans le cas du chantier du centre culturel de Cornebarrieu, la terre a une faible teneur en argile. Afin d’augmenter la résistance mécanique du matériau mais aussi sa résistance à l’eau, le fabricant a fait le choix de stabiliser la terre à la chaux hydraulique. Cet ingrédient va permettre de renforcer l’action des argiles, voire de la remplacer. Une fois que la terre et la chaux sont malaxées, le mélange est amené à l’état humide pour atteindre une teneur en eau d’environ 10 %, ce taux variant de 5 à 20 % selon le fabricant. La chaux va alors absorber l’eau pour coller les grains de terre et permettre ainsi la compression et la tenue du matériau sous forme de brique.
Briques de terre comprimée BONUS #4 - Compression
Dernière étape du processus de transformation de la terre en briques de terre comprimée (BTC) du chantier du centre culturel de Cornebarrieu : la compression de la terre. La technique de fabrication de briques de terre comprimée (BTC) est issue de la rencontre entre celle de l’adobe, brique de terre crue moulée à l'état plastique, et celle du pisé, terre humide compactée par couches successives. Terre humide et peu argileuse, elle est comprimée dans un moule grâce à une presse mécanique ou automatique. La première étape consiste à préparer la terre afin d’obtenir un matériau pulvérulent, humide et homogène (voir bonus #2 Tamisage et le bonus #3 Mélange terre, chaux et eau).
Le moule de la presse est rempli de ce mélange. Un couvercle se referme sur le moule pour comprimer la terre. Le bloc est ensuite éjecté du moule, saisi à la main et empilé sur une zone de stockage de manière à laisser les faces principales en contact à l’air afin de favoriser le séchage. Un séchage lent en atmosphère humide, appelé cure humide, est nécessaire si du ciment ou de la chaux ont été ajoutés au mélange (voir bonus #5 Cure humide, cure sèche).
Bien que très récente, la technique de la BTC a toutefois connu une évolution depuis l’invention des premières presses manuelles, qui permettaient de produire entre 300 et 800 blocs par jour, aux unités industrielles intégrales délivrant jusqu’à 50000 blocs par jour. En effet, le principal avantage de cette technique réside dans sa capacité à être industrialisée localement à partir des matières à proximité voire celles qui se trouvent directement dans le sol du lieu de construction.
C’est d’ailleurs l’objet de l’expérimentation « Du déblai à la brique de terre crue » portée par Joly&Loiret architectes, deWulf et amàco avec la Société du Grand Paris pour transformer les déblais de chantier du Grand Paris Express en briques de terre crue pour les constructions locales.
Briques de terre comprimée BONUS #5 - Cure humide, cure sèche, conditionnement
Pendant plus de trois semaines, les briques de terre comprimée (BTC) réalisées pour le chantier du centre culturel de Cornebarrieu vont être stockées dans un environnement humide puis sec.
La compression de la terre permet de chasser l’air entre les grains et de diminuer la porosité du matériau le rendant plus résistant mécaniquement.
Lors de la compression, les argiles se réorganisent et viennent coller les autres grains du matériau grâce aux molécules d’eau contenues dans leur microstructure. C’est cette cohésion qui va permettre à la terre de se maintenir sous forme de brique. Afin d’augmenter la résistance mécanique du matériau mais aussi sa résistance à l’eau, le fabriquant a fait le choix d’ajouter de la chaux hydraulique au mélange de terre (voir vidéo BTC bonus #3). Ce liant hydraulique a besoin d’eau et de temps pour agir. Afin d’éviter que l’eau ne s’évapore avant la prise complète de la chaux, le matériau est confiné plusieurs semaines sous des bâches. On appelle cette étape la cure humide. Les briques de terre comprimée stockées sur palette vont suivre cette cure durant trois semaines. Elle consiste à utiliser l’eau contenue dans les briques en circuit fermé pour apporter l’humidité nécessaire à la prise de la chaux. Après trois semaines, les bâches sont retirées afin d'initier le processus naturel de séchage des briques. Contrairement au séchage artificiel par ventilation mécanique, le séchage naturel, plus lent, permet d’accroitre la résistance du matériau mais également de diminuer l’impact environnemental de la production des briques.
Ces films fait partie d’une série intitulée « Construire en terre crue » produite par amàco et Les Films du Lierre. D’autres vidéos sont à venir alors
Licence Creative Commons : BY + NC + ND
Co-production : amàco, les films du lierre
Maîtrise d’ouvrage - Mairie de Cornebarrieu
Architecture - Atelier Philippe Madec
Fabrication des BTC - Briques Technic
Concept Construction en terre crue - Les Briqueteurs réunis
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