Construction d'un mur en pisé_Confignon_Genève_Ar-Ter
A Genève, l’argile est utilisée dans la construction des murs dès l’époque néolithique ; elle est présente à toutes les époques successives et mise en œuvre de différentes manières. La technique du pisé (terre argileuse comprimée par couches successives entre deux coffrages) est attestée localement au XVIIIe siècle. A Confignon même, certaines parties de constructions rurales, bâties selon ce mode, subsistent encore.
Cette technique est présente dans toutes les régions où l’argile est abondante et la pierre rare : par exemple certaines parties du Plateau suisse, l’Ain, le Lyonnais, le Dauphiné et le Vorarlberg d’où vient précisément le constructeur artisan Martin Rauch qui a bâti ce mur.
Le projet a voulu remettre en évidence cette technique ancestrale renouvelée. Cette expérience participe aux tendances d’un développement plus durable (utilisation des matériaux et des ressources locales). Tout autant que ses qualités pratiques, c’est le caractère symbolique qui s’exprime par le choix de la terre, matériau fondamental, naturel et local.
Le mur est bâti avec de la terre prise sur place et des agrégats traités par les moyens modernes de construction. La terre est prélevée en sous couche (à plus de 60 cm de profondeur) afin d’atteindre une composition plus argileuse de la moraine du coteau. Elle est mise en place par couches successives (env. 20 cm) dans des banches permettant un damage mécanique à chaque couche. La partie supérieure (cadette) est traitée en métal pour éviter l’érosion.
Ce mur en pisé réalisé en 2008 remplace un élément du mur d’enceinte de la mairie qui s’était éfondré. Ce nouvel exemple nous montre un mur pisé en extérieur et non-enduit. Il est le fruit d’une collaboration entre le bureau d’architecture genevois Barthassa-Menoud et le constructeur autrichien Martin Rauch.
Entre les couches de terre sont intercallées des couches de chaux afin de limiter l’érosion du mur par ruissellement. Ces couches ont aussi un effet esthétique en accentuant la perception de la pente. Le haut du mur est protégé par un élément en corten qui empèche la dégradation de la terre par infiltration d’eau de pluie et joue ainsi le rôle du «chapeau».
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